OPINION | 05.04.2023

NOT JUST A PRETTY PRINT

Determination, Creativity & Cashflow





Heimstone.



I want to share with you one of the most intense, restless, and terrifying experiences of my life: entrepreneurship and my journey with Heimstone. I’m often asked how I started, how I got into fashion, and what I was doing before… So, I’ll tell you. But I’m also here to talk about the extraordinary experience and challenge of owning a business and what it has brought me on a personal level. Because yes, Heimstone has revealed who I am.

Je veux partager avec vous l'une des expériences les plus intenses, épuisantes et terrifiantes de ma vie : l'entrepreneuriat et mon parcours avec Heimstone. On me demande souvent comment j'ai commencé, comment je suis entrée dans la mode, et ce que je faisais avant... Alors, je vais vous raconter. Mais je suis aussi ici pour parler de l'expérience extraordinaire et du défi que représente la gestion d'une entreprise, et de ce que cela m'a apporté sur le plan personnel. Parce que oui, Heimstone a révélé qui je suis.






Creativity as a punishment





I grew up in a highly creative environment, with opportunities to travel extensively and spend a lot of time in art galleries and museums. My mother is an interior decorator who has always been self-employed, and my father worked in the advertising industry for many years before becoming the CEO of a large international company. Both have recently retired. As a child, I loved drawing, painting, knitting—I was captivated by colors, patterns, and fabrics, far beyond just fashion. School came relatively easily to me without much trouble. My twin sister and I attended a Catholic school in Paris, where blending in and going with the flow was the norm. We stood out, though—not only because we were twins, but because we were exceptionally tall! By our first year of high school, we were already 1.77 meters, towering over everyone, wearing size 41 shoes, and sporting blue shirts that marked us as first-years. I dreaded the start of each school year, worried that parents would think we were the two “big girls” who had repeated a grade. Throughout my school years, I felt it was best to keep a low profile. Being discreet came more naturally to me than to Caroline, who was much more outspoken.

A funny anecdote: Caroline was expelled in our fourth year after a teacher said, “After the rain comes fine weather,” and she, true to form, retorted, “Uh, no, not necessarily!” She insisted on her point—rightfully so—and three days later, she was expelled for insolence. After that, I became even more reserved, trying not to attract attention. This was when I really began to draw; it was my way of staying quietly engaged during class. Ironically, it eventually led to my own expulsion, with the clear reason given: “Spends more time drawing than listening to teachers.” Academically, I didn’t stand out, maintaining a modest average of 12, but I was always quietly sketching. What’s interesting is that my first real engagement with art and creativity was seen as a form of punishment—it wasn’t easy. After finishing my baccalauréat, I spent a year in a preparatory art class at the Atelier de Sèvres in Paris, as I initially wanted to follow in my mother’s footsteps and pursue a career in interior decoration or architecture, finally a dream that became true with the Casa Kece hous project.

J'ai grandi dans un environnement hautement créatif, avec de nombreuses opportunités de voyager et de passer beaucoup de temps dans des galeries d'art et des musées. Ma mère est décoratrice d'intérieur et a toujours été à son compte, tandis que mon père a travaillé pendant de nombreuses années dans la publicité avant de devenir PDG d'une grande entreprise internationale. Ils sont tous deux récemment retraités. Enfant, j'adorais dessiner, peindre, tricoter—j'étais captivée par les couleurs, les motifs et les tissus, bien au-delà de la mode. L'école m'a toujours paru relativement facile, sans trop de difficultés. Ma sœur jumelle et moi avons fréquenté une école catholique à Paris, où se fondre dans la masse et suivre le mouvement étaient la norme. Cependant, nous nous démarquions—non seulement parce que nous étions jumelles, mais surtout parce que nous étions exceptionnellement grandes ! Dès la première année de lycée, nous faisions déjà 1,77 mètre, surplombant tout le monde, avec nos chaussures taille 41 et nos chemises bleues qui nous identifiaient comme élèves de première année. Je redoutais chaque rentrée scolaire, craignant que les parents ne nous prennent pour les "grandes filles" qui avaient redoublé. Pendant toute ma scolarité, j'ai pensé qu'il valait mieux rester discrète. Être réservée me venait plus naturellement qu'à Caroline, qui était beaucoup plus volubile.

Une anecdote amusante : Caroline a été expulsée en quatrième année après qu'un professeur ait dit « Après la pluie, le beau temps », et qu'elle a rétorqué, fidèle à elle-même, « Euh, non, pas forcément ! » Elle a insisté—à juste titre—et trois jours plus tard, elle était renvoyée pour insolence. Après cela, je suis devenue encore plus réservée, essayant de ne pas attirer l'attention. C'est à cette période que j'ai vraiment commencé à dessiner, c'était ma façon de rester discrètement engagée en classe. Ironiquement, cela a finalement conduit à mon propre renvoi, avec pour motif clair : « Passe plus de temps à dessiner qu'à écouter les professeurs. » Sur le plan académique, je ne me distinguais pas, maintenant une moyenne modeste de 12, mais je dessinais constamment. Ce qui est intéressant, c'est que mon premier véritable engagement avec l'art et la créativité a été perçu comme une forme de punition—ce n'était pas facile. Après avoir obtenu mon baccalauréat, j'ai passé une année en classe préparatoire d'art à l'Atelier de Sèvres à Paris, car je souhaitais initialement suivre les traces de ma mère et me lancer dans la décoration d'intérieur ou l'architecture, finalement devenu  réalité avec le projet de Casa Kece!




The chrysalis and the butterfly

La chrysalide et le papillon




That year in preparatory class was liberating. Everything seemed possible, from small-scale to XXL projects, and the open-ended nature of it all was exhilarating, even dizzying. It was during this time that I truly set myself free and discovered that my interests were veering more towards fashion than architecture. This curiosity led me to apply to both fashion and art schools. I ultimately chose Atelier Chardon-Savard because they accepted my application early, and they had a knitting workshop—a passion that my twin sister Caroline (@threesevenparis) and I had shared since childhood. I spent three years there, always arriving early and leaving late, with only one close friend, Martin. I studied fashion design and garment construction, which fascinated me and helped me understand the technical side of creating clothing. During my studies, I interned in press offices and with designers like Michel Klein, where I got my first job as a knitwear designer after graduating in June 2005. At the time, everything felt clear and straightforward, but starting my career at Michel Klein at just 22, I quickly realized I had a lot to learn about the fashion industry.

When I left fashion school, I realized I hadn’t acquired much practical knowledge beyond pattern-making. The curriculum focused heavily on sketching fashion silhouettes and creating a final-year collection, but I was missing essential skills like cost calculations, supplier negotiations, and production management. Despite this, my time at Atelier Chardon-Savard was valuable, and Michel Klein provided me with a real-world education. I worked across various aspects of the business—from production to creating technical files—and traveled often, including to India for production. At 22, I was eager and motivated, always looking to learn more. I even took advantage of lunch breaks to sit with the company’s graphic designer and learn design software, determined to match his expertise.


Cette année en classe préparatoire a été libératrice. Tout semblait possible, des projets à petite échelle aux projets XXL, et cette ouverture était à la fois exaltante et vertigineuse. C'est à ce moment-là que je me suis véritablement libérée et que j'ai découvert que mes intérêts s'orientaient davantage vers la mode que l'architecture. Cette curiosité m'a poussée à postuler à la fois dans des écoles de mode et d'art. J'ai finalement choisi l'Atelier Chardon-Savard parce qu'ils ont accepté ma candidature tôt, et qu'ils avaient un atelier de tricot—une passion que ma sœur jumelle Caroline (@threesevenparis) et moi partagions depuis l'enfance.  
J'y ai passé trois ans, arrivant toujours tôt et repartant tard, avec un seul ami proche, Martin. J'ai étudié le design de mode et la construction de vêtements, ce qui m'a fascinée et m'a permis de comprendre le côté technique de la création de vêtements. Pendant mes études, j'ai fait des stages dans des bureaux de presse et chez des créateurs comme Michel Klein, où j'ai obtenu mon premier emploi en tant que designer de maille après avoir obtenu mon diplôme en juin 2005. À l'époque, tout semblait clair et simple, mais en débutant ma carrière chez Michel Klein à seulement 22 ans, j'ai rapidement compris que j'avais encore beaucoup à apprendre sur l'industrie de la mode.

Quand j'ai quitté l'école de mode, j'ai réalisé que je n'avais pas acquis beaucoup de connaissances pratiques en dehors du patronage. Le programme était fortement axé sur le croquis de silhouettes et la création d'une collection de fin d'études, mais il me manquait des compétences essentielles comme le calcul des coûts, la négociation avec les fournisseurs et la gestion de la production. Malgré cela, mon passage à l'Atelier Chardon-Savard a été précieux, et Michel Klein m'a offert une véritable formation sur le terrain. J'ai travaillé sur divers aspects de l'entreprise—de la production à la création de dossiers techniques—et j'ai souvent voyagé, notamment en Inde pour la production. À 22 ans, j'étais enthousiaste et motivée, cherchant toujours à en apprendre plus. Je profitais même des pauses déjeuner pour m'asseoir avec le graphiste de l'entreprise et apprendre les logiciels de design, déterminée à atteindre son niveau d'expertise.









To be driven by instinct



After 10 months with Michel Klein, in May 2006, I began to feel like I was going in circles for various reasons. Deep down, I knew I needed to move forward and do something bigger. I needed to test myself, to take a leap. To be honest, I didn't "need" it, but I felt a strong desire to dive into the unknown, attracted like a magnet to what I had yet to discover. the n ext morning I decided to launch a small collection of accessories for the upcoming summer. That was when the seed was planted. By early June 2006, I  began working on our accessory collection—necklaces and bracelets made from industrial bolts. By the end of June, what started as accessories had evolved into a swimsuit collection, and on July 12th, I resigned from Michel Klein. In early August, I found myself in St. Tropez, free as bird, walking along the beaches of Pampelonne with my "Heim" swimsuits. I carried baskets over my shoulders, selling our first models to any girls I encountered. Our swimsuit concept was innovative: I had developed a seamless pattern for the top and bottom, with the swimsuits needing only to be tied. Instead of pearls, we used industrial bolts as our trademark. Most importantly, each piece was unique because they were all cut from vintage XXL "rock" t-shirts, so someone might end up with Michael Jackson or AC/DC on the back.

By the end of the summer, I had sold over 600 pieces and decided to officially launch my brand, this time with a ready-to-wear focus. For us, it was clear. Everything seemed obvious.I wanted the brand to stand out and give girls a compelling reason to come to "Heim." So, I decided that Heim would exclusively sell dresses—dresses for all occasions: office wear, Sunday outfits, formal and casual dresses. Nothing but dresses, designed to be as easy to wear as jeans, complete with pockets. From September to December 2006, I worked on developing some designs and traveled back and forth to India to produce our first collection, which I financed with the proceeds from the swimsuit sales. My goal was to be ready to present our first "Heimstone" collection, AW07/08, in January 2007 during the shows. In the meantime, I changed the name because I felt that "Heim" was too cute and feminine, while "Stone" added a sense of grounding and determination. I calculated that I needed to sell 360 dresses to cover our expenses. I can still remember that I ended up selling 1,300 items! At 22  years old I felt like I was on the highway to success.


Être guidée par l'instinct



Après 10 mois chez Michel Klein, en mai 2006, je commençais à avoir l’impression de tourner en rond pour diverses raisons. Au fond de moi, je savais qu'il me fallait avancer et entreprendre quelque chose de plus grand. J'avais besoin de me tester, de faire un saut dans l'inconnu. Pour être honnête, ce n’était pas un besoin absolu, mais plutôt une envie irrépressible d’explorer ce qui m’attirait, comme un aimant vers l’inconnu.  J’ai eu envie de lancer une petite collection d'accessoires pour l'été à venir. C'est à ce moment-là que l'idée a germé. Début juin 2006, j’avais commencé à travailler sur cette collection d'accessoires—colliers et bracelets fabriqués à partir de boulons industriels. Fin juin, ce qui avait commencé par des accessoires avait évolué en une collection de maillots de bain, et le 12 juillet, j’avais démissionné de chez Michel Klein.

Début août, je me retouvais à Saint-Tropez, libre comme l'air, arpentant les plages de Pampelonne avec mes maillots je croisais. Mon concept de maillots de bain était innovant : j’avais développé un patron sans couture pour le haut et le bas, et les maillots ne nécessitaient que d'être noués. Au lieu de perles, j’utlisais des boulons industriels comme marque de fabrique. Et surtout, chaque pièce était unique, car tous les maillots étaient découpés dans de grands t-shirts "rock" vintage XXL, si bien que l’on pouvait se retrouver avec Michael Jackson ou AC/DC dans le dos.

À la fin de l'été, j’avais vendu plus de 600 pièces et jai décidé de lancer officiellement la marque, cette fois-ci avec une ligne de prêt-à-porter. Pour moi, c'était une évidence. Tout semblait clair. je voulais que la marque se distingue et donne aux filles une raison impérieuse de venir chez "Heim". c’est ainsi que Heim se consacrerait exclusivement aux robes—des robes pour toutes les occasions : pour le bureau, les dimanches, les tenues formelles ou décontractées. Rien que des robes, conçues pour être aussi faciles à porter qu'un jean, avec des poches.

De septembre à décembre 2006, j’ai travaillé sur le développement de nos modèles et avons fait plusieurs allers-retours en Inde pour produire notre première collection, que nous avons financée avec les bénéfices des ventes de nos maillots de bain. Mon objectif était d'être prêtes à présenter notre première collection "Heimstone", automne-hiver 2007/2008, en janvier 2007 pendant les défilés. En cours de route j’ai changé le nom, car je trouvais  que "Heim" était trop mignon et féminin, tandis que "Stone" ajoutait un ancrage et une détermination. J’avais calculé qu'il nous fallait vendre 360 robes pour couvrir nos dépenses. Je me souviens encore que nous avons fini par vendre 1 300 pièces ! À 22 j’avais l'impression d'être sur l'autoroute du succès.






“ Embracing the unknown and taking bold leaps are the keys to finding true success. What started as a small collection of accessories evolved into a thriving brand, proving that with creativity and determination, the path to success can be both unexpected and exhilarating”

« Embrasser l'inconnu et faire des sauts audacieux sont les clés pour trouver le véritable succès. Ce qui a commencé comme une petite collection d'accessoires s'est transformé en une marque florissante, prouvant qu'avec créativité et détermination, le chemin vers le succès peut être à la fois inattendu et exaltant. »






The sinews of war  



The success of first season filled us with overwhelming joy, giving us incredible strength and confidence. However, we hadn't anticipated a major problem: how could we finance the production of 1,300 pieces? We never imagined we could face bankruptcy because we had sold three times more than planned! We were suddenly confronted with the reality of what I now consider the key to a healthy business: cash flow and working capital requirements.

We opened our Heimstone store in October 2007 at 23 rue du Cherche-Midi, 75006 Paris. Suddenly, costs were soaring: we needed management software, we were selling wholesale worldwide, and we had to establish the brand in all these countries. At every level, money was tied up: we bought too much, had excessive material stocks, our margins weren't large enough, wholesale customers paid us with a six-month delay, while our factories demanded payment before unloading the trucks. Cash flow is a vicious circle; once you're in the eye of the storm, it's very difficult to escape.That's when my father became involved in the company, first as a mentor, and very quickly as an investor to support our launch. Managing cash flow became the biggest challenge of my career. When you have your own brand, the reality is: you spend 20% of your time doing what you love, and the remaining 80% fixing problems.
What's truly extraordinary to me is that when I look back now, 12 years ago, at all the ups and downs that shaped Heimstone and all the doubts I had, neither my parents nor anyone in my family ever gave up or suggested I should move on to something else. That support is worth more than anything in the world.

Les nerfs de la guerre



Le succès de notre première saison nous a remplis d'une joie immense, nous donnant une force et une confiance incroyables. Cependant, nous n'avions pas anticipé un problème majeur : comment allions-nous financer la production de 1 300 pièces ? Nous n'aurions jamais imaginé pouvoir faire face à une faillite parce que nous avions vendu trois fois plus que prévu ! Nous avons soudain été confrontées à une réalité que je considère aujourd'hui comme la clé d'une entreprise saine : la trésorerie et le besoin en fonds de roulement.

Nous avons ouvert notre boutique Heimstone en octobre 2007 au 23 rue du Cherche-Midi, 75006 Paris. Soudain, les coûts ont explosé : il nous fallait un logiciel de gestion, nous vendions en gros à l'international, et nous devions établir la marque dans tous ces pays. À chaque niveau, l'argent était immobilisé : nous achetions trop, nous avions des stocks de matières excessifs, nos marges n'étaient pas suffisantes, et nos clients en gros nous payaient avec un délai de six mois, tandis que nos usines exigeaient un paiement avant même de décharger les camions. La trésorerie est un cercle vicieux ; une fois que vous êtes pris dans la tempête, il est très difficile d'en sortir.

C'est à ce moment-là que mon père est intervenu dans l'entreprise, d'abord en tant que mentor, puis très rapidement en tant qu'investisseur pour soutenir notre lancement. Gérer la trésorerie est devenu le plus grand défi de ma carrière. Quand on a sa propre marque, la réalité est la suivante : vous passez 20 % de votre temps à faire ce que vous aimez, et les 80 % restants à résoudre des problèmes.

Ce qui est vraiment extraordinaire pour moi, c'est que, lorsque je regarde en arrière, il y a 12 ans, à tous les hauts et les bas qui ont façonné Heimstone et à tous les doutes que j'ai eus, ni mes parents, ni personne dans ma famille, n'a jamais abandonné ou suggéré que je devrais passer à autre chose. Ce soutien vaut plus que tout au monde.




Saved by determination
Sauvée par la détermination



    With a fantastic team, including problem-solver Jehanne De Wavrechin, I woke up stronger each day, driven by the belief that Heimstone’s success depended on my energy, work, and problem-solving skills. I embraced the freedom to tackle challenges, arriving at the office early and methodically addressing each issue. I took on tasks like accounting and supplier management, quickly mastering them but still chasing profitability. The experience boosted my confidence and taught me the true meaning of effort. Despite the stress, I maintained my well-being with daily runs and Thai massages, celebrating every small victory. Reflecting on those first seven years, it feels like a different life, filled with constant learning and adaptation. I’m still thinking of my husband, Onur, who has had his own companies since 2007 (Found and The Refreshment Club), who told me he wanted to write a book about entrepreneurship that would call "The art of fucking".

    Chapter 1: The art of getting fucked
    Chapter 2: Learning how to fuck
    Chapter 3: The art of fucking

    I think it’s hilarious, because in a way, it’s exactly the way it is…

    In 2012, facing frustrations with wholesale distribution and cash flow issues, I decided to shift our business model. I notified our customers just days before our collection presentation that we were stopping wholesale, despite the risk of a dramatic drop in turnover. This bold decision was driven by the need to start fresh and escape the constraints that had become exhausting. Looking back, I’ve never regretted this choice, and during that Fashion Week, I enjoyed a sense of freedom under the Australian sun.
    Avec une équipe formidable, comprenant la résolveuse de problèmes Jehanne De Wavrechin, je me réveillais chaque jour plus forte, animée par la conviction que le succès de Heimstone dépendait de mon énergie, de mon travail et de mes compétences en résolution de problèmes. J'ai embrassé la liberté de relever des défis, arrivant tôt au bureau et abordant chaque problème de manière méthodique. J'ai pris en charge des tâches comme la comptabilité et la gestion des fournisseurs, les maîtrisant rapidement tout en continuant à chercher la rentabilité. Cette expérience a renforcé ma confiance et m'a appris la véritable signification de l'effort. Malgré le stress, je maintenais mon bien-être avec des courses quotidiennes et des massages thaïlandais, célébrant chaque petite victoire. En repensant à ces sept premières années, cela ressemble à une vie différente, remplie d'apprentissage constant et d'adaptation.

    Je pense souvent à mon mari, Onur, qui possède ses propres entreprises depuis 2007 (Found et The Refreshment Club), et qui m’a dit qu'il voulait écrire un livre sur l'entrepreneuriat intitulé "The Art of Fucking".

    **Chapitre 1 : L'art de se faire baiser**  
    **Chapitre 2 : Apprendre à baiser**  
    **Chapitre 3 : L'art de baiser**

    Je trouve ça hilarant, car, d'une certaine manière, c'est exactement comme ça que ça se passe...

    En 2012, face à des frustrations liées à la distribution en gros et aux problèmes de trésorerie, j'ai décidé de changer notre modèle économique. J'ai informé nos clients quelques jours avant la présentation de notre collection que nous arrêtions la vente en gros, malgré le risque d'une chute drastique du chiffre d'affaires. Cette décision audacieuse était motivée par le besoin de repartir à zéro et de m'éloigner des contraintes qui étaient devenues épuisantes. Avec le recul, je n'ai jamais regretté ce choix, et pendant cette Fashion Week, j'ai savouré un sentiment de liberté sous le soleil australien.



      Get up by creativity
      S’élever par la créativité





      Starting over from scratch is extraordinary, allowing us to rethink and redefine everything, but with five years of intense experience. I needed to rewrite the story, starting with a big cleanup to free myself from middlemen, banks, accountants, and part of my team. I don't denigrate these people who supported me, but I needed a fresh start with new people. We went from seven to three. We launched a mini production just for our shop, reducing our production costs by three. I cut all possible costs, with transportation costs dropping by 70%. It was such a relief! 

      We opened a second shop rue Cambon and launched our own e-shop. The e-commerce became our international shop and showroom, working well immediately. In July 2014, we sold the rue Cambon shop to focus on our e-shop and the rue du Cherche-midi shop. Since then, we've been totally self-financed, free, and profitable. For nothing in the world would I change Heimstone's story.

      Repartir de zéro est une expérience extraordinaire, nous permettant de repenser et de redéfinir chaque aspect, mais avec cinq ans d'expérience intense en poche. J'avais besoin de réécrire l'histoire, en commençant par un grand nettoyage pour me libérer des intermédiaires, des banques, des comptables, et d'une partie de mon équipe. Je ne dénigre pas les personnes qui m'ont soutenue, mais il me fallait un nouveau départ avec de nouvelles personnes. Nous sommes passés de sept à trois personnes. Nous avons lancé une mini production uniquement pour notre boutique, réduisant nos coûts de production de trois fois. J'ai coupé tous les coûts possibles, notamment les frais de transport, qui ont chuté de 70 %. C'était un tel soulagement !

      Nous avons ouvert une deuxième boutique rue Cambon et lancé notre propre e-shop. Le e-commerce est devenu notre boutique et showroom international, fonctionnant bien dès le départ. En juillet 2014, nous avons vendu la boutique de la rue Cambon pour nous concentrer sur notre e-shop et celle de la rue du Cherche-Midi. Depuis, nous sommes totalement autofinancés, libres et rentables. Pour rien au monde je ne changerais l’histoire de Heimstone.








      Heimstone today and tomorrow
      Heimstone, aujourd’hui et demain .




      Today, our approach at Heimstone is straightforward: we create capsule collections based on the current weather rather than traditional seasons. This shift has allowed us to expand our collections and dedicate more time to the creative process, increasing numbers of prints and textiles development. Simplifying our business model has also freed me up to explore other projects beyond Heimstone. I now have the flexibility to collaborate with other brands or work on “off” projects—like designing wallpapers or set designs for stores—without directly involving Heimstone. 

      Additionally, this freedom has enabled me to focus on our journal Apero, which is close to my heart, but also join my husband disruptive communication and strategic agency, The Refreshment Club, as a partner and Design Director, where we help brands on different levels but also implement workflows and visual campaugns through AI.
      I will write a dedicated article and reveal interviews around digital innovations and AI in the coming weeks.

      Aujourd'hui, notre approche chez Heimstone est simple : nous créons des collections capsules basées sur la météo actuelle plutôt que sur les saisons traditionnelles. Ce changement nous a permis d'élargir nos collections et de consacrer plus de temps au processus créatif, augmentant ainsi le nombre d'imprimés et le développement de textiles. La simplification de notre modèle économique m'a également libérée pour explorer d'autres projets au-delà de Heimstone. J'ai maintenant la flexibilité de collaborer avec d'autres marques ou de travailler sur des projets "off"—comme la conception de papiers peints ou de décors de magasins—sans impliquer directement Heimstone.

      Cette liberté m'a également permis de me concentrer sur notre journal *Apero*, qui me tient à cœur, mais aussi de rejoindre l'agence de communication disruptive de mon mari, *The Refreshment Club*, en tant que partenaire et Directrice du design. Nous y aidons les marques à différents niveaux, et nous mettons en place des flux de travail et des campagnes visuelles grâce à l'IA.  
      Je vais écrire un article dédié et publier des interviews autour des innovations numériques et de l'IA dans les semaines à venir.


      Determination.
      Adaptability.
      Celebrating every victory.
      Rest is crucial.
      Cash flow is critical. 
      Focus on cutting unnecessary expenses and prioritize results over revenue to ensure true freedom.

      Détermination. Adaptabilité. Célébrer chaque victoire. Le repos est essentiel. La trésorerie est primordiale. Se concentrer sur la réduction des dépenses inutiles et donner la priorité aux résultats plutôt qu'aux revenus pour garantir une véritable liberté.





      23 RUE DU CHERCHE MIDI — 75006. PARIS.